Récapitulatif 2022-2024

Fin novembre 2024.

Vous pouvez consulter tous les tableaux sous le menu ‘Stats’ d’iskio. Ils ont tous été mis à jour, sauf exception technique.

Partie 1a. Le Calendrier des événements

Tout d’abord, l’offre d’événements est relativement stable depuis le retour de la pandémie, et même en légère baisse. Contrairement à ce que l’on pourrai penser, ce n’est pas la COVID qui a eu l’impact le plus important sur l’offre de courses, mais cela a sûrement permis aux événements les moins bien établis de décider de fermer boutique.

La 2eme vague de popularité de la course a démarré au milieu des années 2000 pour devenir exponentielle en 2009-2011. Cette vague a déferlé au Québec comme partout ailleurs, jusqu’à atteindre un pic probablement insoutenable de plus de 950 courses (tous types confondus) en 2015-2016. Le déclin entre 2016 et 2019 a été tout aussi abrupt que l’ascension. Diverses raisons pour expliquer cela : la cannibalisation entre événements, le manque d’inscriptions, la difficulté de trouver assez de bénévoles ou la relève pour reprendre un événement, etc… Et puis la pandémie a frappé en mars 2020, mettant presque tout le secteur à l’arrêt.

Depuis, certains événements de course ont fermé boutique (surtout de petites et moyennes courses, ou des courses pour des levées de fonds). C’est sans compter aussi l’effet de mode qui est passé pour certains autres types d’événements, comme les courses à obstacles, les courses couleur, etc..

D’autres courses et organisations ont pris la relève, comme on le verra dans les tableaux montrant le nombre de nouveaux événements, mais le nombre total est en léger recul depuis après un petit rebond en 2022.

 

Nombre d'événements 1975-2024

 

Partie 1b. Les épreuves offertes

Pour ce qui est des distances offertes, c’est plutôt stable côté marathons comparé à la situation pré-pandémique. Même situation pour les 15k et les 30k. Pour les 5k, 10k et 21k, le nombre des départs offert est proportionnel au nombre d’événements (i.e. environ 60% du nombre pré-pandémie). Pour finir, le 20k sur route est une distance maintenant disparue, il y en avait 8 en 2015, plus aucun en 2024.

Côté trail la situation est simple : nous sommes à peu près revenus à l’offre qui prévalait avant la pandémie. Il faut dire que ce secteur poursuit sa lente mais solide progression. De plus, un bon nombre de courses de trail se sont faufilées à l’automne 2020 et 2021 pendant la pandémie, ce qui a permis à plusieurs événements de rester opérationnels.

Enfin, la nouvelle mode est certainement les courses de type ‘backyard ultra’, où les concurrents doivent parcourir un maximum de boucles d’environ 6k dans un laps de temps donné. Il y en a maintenant 12 au Québec. Il faudra peut-être bientôt créer un nouvelle catégorie d’événements pour suivre cette évolution et la participation.

 

Partie 2a. Participation aux événements (en course sur route) post-pandémie

En course sur route, il y a plusieurs observations intéressantes pour la participation. D’abord, les événements majeurs ont su attirer de nouveau les coureurs en grand nombre. La progression post-pandémie est forte, évoquant souvent le retour de la période 2015-2016.

Au marathon, en particulier, 2024 a vu un nombre record de finissants! Depuis toujours!

Tous événements confondus, on a dénombré 9757 marathoniens.
Contre 6910 en 2019 (le sommet pour la 2eme vague), et 8545 (sommet de la 1ere vague en 1982).
(note : on parle du nombre de finissants, et non du nombre du nombre d’inscrits ou de personnes ayant démarré la course – dans les années 80 on parlait souvent de 11000 coureurs sur le pont Jacques-Cartier, mais les chiffres que nous avons colligé proviennent des résultats officiels).

 

Nombre de finissants au marathon 1979-2024 (années pour lesquelles ont a pu obtenir les résultats complets)

Note: dans le tableau ci-dessus, les chiffres pour le nombre total de finissants entre les années 1979 à 2008 est présenté seulement pour les années où nous avons été en mesure de compiler tous les résultats.

 

Au demi-marathon, même phénomène.
41704 finissants en 2024, contre 36947 au sommet de 2014.

Nombre de finissants au demi-marathon 2000-2024 (moment à partir duquel le 21k est devenu plus populaire que le 20k ou le 15k)

Faut croire qu’il y a eu, post-pandémie, un gros appétit pour ces distances.

C’est donc dire que les gros marathons de la province comme les marathons de Montréal et de Québec ont battu leur record des années pré-pandémiques, toutes distances confondues?
Non, pas toujours, ça dépend des événements et de chaque épreuve.

Par exemple il manque encore quelques milliers de finissants au marathon de Montréal pour rejoindre le sommet de 2016.
Le marathon de Québec pour sa part quasiment rejoint son sommet de 2013.

 

D’autres événements ont vu leur nombre de finissants exploser :
Exemples :
La course des Pompiers de Laval (8079 finissants contre 4722 en 2019).
Le Demi de Lévis (6579 contre 4372 en 2019).
Le Demi de Lachine (4675 contre 3002 en 2017)
Le marathon du P’tit Train du Nord (4506 contre 2646 en 2019)
Demi de Longueuil (2908 contre 1290 en 2019)

Quelques autres événements importants ont vu moins de coureurs, mais la majorité est en bonne progression depuis le retour de la pandémie.

 

Nombre de finissants des 20 événements les plus importants)

 

Partie 2b. Participation Globale (course sur route)

Alors donc il y a plus de finissants aux courses organisées qu’avant la pandémie?
Non, pas encore.

On a compilé un peu plus de 213000 finissants en 2024, contre un peu moins de 262000 au sommet de 2016.
En fait on est encore un peu légèrement sous les totaux de 2019, mais pas loin.

La première raison pour expliquer ces chiffres, c’est assurément le nombre plus restreint d’événements.

Comme les plus petits événements offrent généralement des courses de 5k et 10k, ce sont sur ces distances que nous sommes encore loin des sommets.

Au 10k : environ 47400 finissants en 2024 contre plus de 65000 au sommet en 2014.
Au 5k : environ 68400 en 2024 contre plus de 92000 en 2015.

 

Nombre de finissants en course sur route selon la distance)

 

Partie 3a. Participation aux courses de trail

La participation aux courses de trail a toujours suivi une croissance plus modeste qu’en course ‘sur route’, mais plus constante et plus solide, dirait-on. Le tout avec un nombre d’événements en croissance plus soutenable. Si on exclut 2020 à 2022, on voit une croissance des finissants en trail qui se poursuit post-pandémie. Déjà en 2023 ce secteur avait pratiquement retrouvé le nombre de finissants de 2019. En 2024, on a donc un nouveau record de participation (un peu plus de 31165 finissants contre 28885 en 2019).

 

Nombre de finissants en trails - événements les plus importants)

 

Partie 3b. Participation des femmes

Depuis 2022 le pourcentage de finissantes se remet à augmenter légèrement, mais en course à pied nous en sommes encore à quelques points de pourcentage des sommets (51.6% en 2024 contre 54.7% en 2015-2016). En course en sentier, c’est comme le reste de ce créneau, on a déjà à un record (46.4% en 2024 vs 43.6% en 2018). Les femmes demeurent majoritaires dans le domaine des courses de canicross.

 

Partie 3c. Conclusion

Alors que la deuxième vague de course à pied semblait s’essouffler, avec un sommet atteint autour de 2015-2016 et un déclin jusqu’à 2019, la pandémie semble avoir agi comme un ‘reset’.

Les coureurs sont donc revenus en nombres conséquents, surtout pour joindre les rangs des courses majeures et établies.

Il faudra encore attendre quelques années pour voir si on assiste à une ‘3eme vague’ de popularité ou à un ‘simple’ rebond post-covid. On peut émettre plusieurs hypothèses qui vont dans un sens comme dans l’autre.

 

  • Par exemple, verra-t-on à nouveau une création d’événements de façon débridée, comme ce qui a mené au sommet de 2015-2016? Si c’est le cas, les nouveaux événements vont-ils cannibaliser les événements actuels ou vont-ils attirer de nouveaux coureurs, notamment avec des courses plus courtes comme le 5k et le 10k?
  • Le record de finissants au marathon ET au demi-marathon indique-t-il une vraie reprise, ou est-ce simplement la réalisation d’un objectif post-pandémie, les coureurs ayant eu besoin d’une source de motivation pour se remettre en forme? Lors de la première vague des années 80, nombreux étaient les gens qui ont voulu courir un ‘marathon’ comme un défi, sans pour autant en faire un mode de vie, ce qui a mené à un déclin rapide pour cette distance.
  • Pas tous les événements ont fait des gains par rapport à la période pré-pandémie. Certains plus petits événements ont fait des gains plus modestes, certains sont encore loin des valeurs pré-pandémie, quelques-uns ont même perdu des coureurs. Est-ce juste une question de mieux se faire connaitre? On a constaté ces dernières années que plusieurs petits événements s’annonçaient très en retard, parfois 2 à 4 semaines seulement avant la date de la course.
  • Le nombre de finissants aux plus gros événements a-t-il été ‘boosté’ par la disparition d’autres types d’événements, en particulier les courses à obstacles et les nombreuses courses non-chronométrées? Juste en 2014, on avait compté 62000 finissants à une course à obstacle, une partie de ces personnes ont peut-être rejoint le rang des coureurs sur route ou en sentier.
  • Le nombre de coureurs prêts à participer à plusieurs événements par année est peut-être plus restreint qu’avant. Mais inversement, on peut peut-être argumenter qu’une partie du nombre record de marathoniens sera incité à participer à plus de courses de courte distance question de mieux se préparer.

 

Seul l’avenir permettra de répondre à ces interrogations.

 

Je vous invite à explorer le menu ‘stats’ sur iskio pour consulter les différents tableaux et faire vos propres hypothèses.