Semi ou Demi? Publié le octobre 15, 2012 par surintendant Ce soir quelqu’un demande sur Facebook si l’on doit dire demi-marathon ou semi-marathon. Ne reculant devant rien, et pour ne pas faire les choses à moitié (à demi ou à semi, c’est selon), j’ai décidé d’élucider cette importante question, qui me tracassait également. Pourquoi est-ce que l’on court un demi-marathon en Amérique du Nord et plutôt un semi-marathon en Europe? (oui, oui, on court tous un 21.1k). Si on prend l’athlétisme pour exemple, on dit bien, pour les épreuves de 800m à 10000m, qu’elles sont des épreuves de ‘demi-fond’ (et non de semi-fond). Alors pourquoi un semi-marathon? Faudrait être consistent. Du point de vue technique ces préfixes signifient strictement la même chose, soit la moitié ou 50% d’un tout. Aucun n’est périmé, ils sont tous utilisés dans certains mots. En fait, pour complexifier les choses un peu, on doit ajouter à ce choix le préfixe ‘hémi’, comme dans hémisphere. Il s’avère que l’origine de ces préfixes est la suivante: ‘semi’ a une origine latine ‘demi’ a des racines françaises ‘hemi’ a des racines grecques Normalement, on est censé coupler des mots d’origine similaire. Mais c’est pas suivi à la lettre, puisque televison combine la racine grecque ‘tele’ avec ‘vision’ qui est latin. Puisque qu’on court des ‘marathons’ à cause d’un Grec, il faudrait donc en conclure qu’on devrait courir des hemi-marathons!!! Eh bien voilà! De fait, hemi n’est pas très utilisé, tout juste pour faire de beaux points au Scrabble avec hémisphère 🙂 On pourrait même combiner ces préfixes. Un demisemi-marathon serait donc un quart de marathon. Le pire, c’est que ça existe, en effet un hemidemisemiquaver est une note jouée durant le 1/64 d’une note pleine. (je vous le jure!) Plus sérieusement: En anglais, les mots commençant par semi- sont plus nombreux (951 semi- words, 215 hemi- and 172 demi-). So semi- is by far the most common. Le préfixe ‘demi’ semble-t-il a été formé au temps Norman (lexical inventory or the period of French lingua franca – when it was the working language), et se retrouve souvent associé aux armoiries, costumes, etc… De son côté, semi est utilisé pour connecter des mots techniques de disciplines variées: science, arts, maths, musique. Nos amis Français ayant une tendance à utiliser les termes anglais (runner, challenge, trail, newletter, pasta party, etc…), il faut donc peut-être considérer semi-marathon comme un autre anglicisme. Dans les faits, le plus probable est qu’il s’agit là d’un héritage inter-européen prenant sa source dans l’origine même des compétitions d’athlétisme. Je n’ai pas pu trouver d’historique précis à ce sujet. L’important reste que nous courons tous la même distance en partageant le même désir de dépassement et de satisfaction personnelle! Réjean Références: http://www.differencebetween.net/language/words-language/difference-between-semi-and-demi/ http://www.quora.com/Whats-the-difference-between-the-prefixes-semi-hemi-and-demi http://en.wikipedia.org/wiki/Sixty-fourth_note http://dict.xmatiere.com/prefixes/mots_en_demi.php http://dict.xmatiere.com/prefixes/mots_en_semi.php http://dict.xmatiere.com/prefixes/mots_en_hemi.php http://fr.wikipedia.org/wiki/Course_de_fond http://demi.ptidico.com/definition-de-demi.htm http://semi.ptidico.com/definition-de-semi.htm
Xav dit: octobre 16, 2012 à 3:39 pm Merci pour cette article « Nos amis Français ayant une tendance à utiliser les termes anglais (runner, challenge, trail, newletter, pasta party, etc…), il faut donc peut-être considérer semi-marathon comme un autre anglicisme. » Encore le debat interminable des amis francais qui utilisent beaucoup trop d’anglicisme. Les quebecois en font egalement (fun, party, tune, bumper, tire, break a bras, chum, parker, boite a mall, laisser savoir, ceduler, …) donc je ne suis pas certain que l’on puisse conclure que les francais utilisent Semi parcequ’ils font des anglicismes… enfin c’est mon point de vue.
admin dit: octobre 16, 2012 à 4:40 pm Merci pour votre point de vue. Cependant, si on lit bien, l’article se poursuit sur la phrase suivante: « Dans les faits, le plus probable est qu’il s’agit là d’un héritage inter-européen prenant sa source dans l’origine même des compétitions d’athlétisme. Je n’ai pas pu trouver d’historique précis à ce sujet. » Cela étant dit, et sans vouloir ouvir un débat, même s’il est vrai que de chaque côté de l’Atlantique le langage oral est (pour certains) truffé d’anglicismes, l’article fait plutôt référence à l’usage officiel qu’on retrouve sur les différents sites des grandes compétitions. Dans ce cas, alors oui il y a une adoration devant l’anglais. Par exemple, à Lille, on offre le ‘baby-marathon’, à Marseille on y va pour le ‘MarathonKids’ ou alors ‘La Ladies’, on vous invite au ‘pasta party’, ou encore ou court la ‘Skyrace’ des écrins. Au marathon de Paris, le ‘city of lights’, on vous convie au ‘Marathon Expo’ via la Newsletter. À Genève c’est le ‘Genève Marathon for Unicef’, et ainsi de suite. Et évidemment, on est pas ‘coureur’, mais bien ‘runner’, ça fait plus sérieux, j’imagine. Les raisons sociales et le marketing en France utilisent l’anglais à outrance, c’est un fait. Je suis heureux que les éditeurs de l’édition québécoise du magazine Zatopek aient décidé de remplacer le slogan ‘Le 1er magazine running’ par une version en français juste pour le Québec. Une suggestion de lecture: . Le français, l’anglais et notre crise d’identité (Les Échos.fr – 19 juil 2012) . Le haut-le-cœur d’un Québécois face à l’anglicisation de la France (Rue 89 – nov 2010)